Les œuvres qui vous sont présentées ont été réalisées par les artistes de l’atelier de dessin-peinture. Trois nouvelles thématiques ont été abordées cette année : premièrement, notre rapport à l'objet, deuxièmement, une interprétation d'un poème de Robert FILLIOU et en fin d'année : les moyens de transport ! Seuls les deux premiers sujets sont exposés.
Si ceux-ci semblent dissemblables au premier abord, ils ont pourtant les mêmes questionnements fondamentaux :
- la représentation du monde, que représenter et comment le représenter ?
- la monstration, la question de l'exposition de l’œuvre, ou comment présenter l’œuvre, comment l'exposer ?
Ces questions d'esthétiques contemporaines ont donc guidé l'atelier de dessin peinture, s'inspirant des pratiques ayant donné naissance aux musées, mais aussi de l'installation comme concept, en tant que principe signifiant de l’œuvre. Ce fut un exercice difficile de libération et d'expérimentation dans ce cadre bien normé des cours de peinture. Les œuvres présentées ici sont un large éventail de techniques liées au dessin et à la peinture.
> L'objet Objet de mon affection ou objet de curiosité
La curiosité n’est pas un vilain défaut!
Il s'agissait pour chacun des auteurs de représenter, d'écrire, de peindre un objet familier, un objet l'accompagnant depuis de nombreuses années ou un objet collectionné, avec un certain goût pour l'inédit.
Prenant pour principe les chambres des merveille(1), les cabinets de curiosités(2), chaque auteur vous livre l'histoire de chaque objet qu'il a reproduit afin de poursuivre votre investigation. La peinture est ici un lieu de mémoire pour l'auteur, relevant autant du désir de connaître, que de se souvenir, que de transmettre.
C'est donc à voir, à lire et à revoir, que nous vous invitons à découvrir cet improbable témoignage de bizarrerie inspiré par le classement aléatoire des cabinets d'amateurs(3) et un petit clin d’œil à la collection "Curios & Mirabilia"(4). C'est le mélange des domaines de la raison et de l'imagination, de la science et du merveilleux. C'est la création d'une sorte de miroir, d'un fac-similé du monde en réduction.
> L'histoire chuchotée de l'art Hommage à Robert FILLIOU
Depuis de nombreuses années, l'atelier produit un travail plastique autour du livre, parfois d'un texte, ce fut le cas avec l'atelier d'écriture, puis à partir de la nouvelle "Le livre de sable" de Jorge Louis BORGES et cette année avec un poème de Robert FILLIOU.
Le principe de départ était de proposer un travail d'installation(5), une présentation signifiante, collective, permettant la consultation d'un travail réalisé sur des partitions (livre, livret) en relation avec le poème sonore "L'Histoire chuchotée de l'art"(6) de Robert FILLIOU(7). Il semblait intéressant, dans le cadre d'un cours de pratique amateur de s'interroger sur l'art et sa pratique, de travailler à partir d'une œuvre d'un artiste qui proclamait "la création permanente et accessible à tous" en utilisant tous les supports et médias possibles. L'ensemble de son œuvre parle d'expression libre, d'humour et d'absurde. Ses questionnements interrogent l'œuvre, la peinture, le musée, le spectateur. Celles-ci n'ont pas échappé à nos auteurs qui ont trouvé l'exercice difficile, l’application de leur technique sur un papier initialement destiné à une autre fonction, la longueur du texte, la teneur déconcertante des propos du poème, ainsi que les positions de cet artiste qui se définissait comme un "génie sans talent". Il affirmait que ce qui fait œuvre, ce ne sont ni les matériaux utilisés, ni le talent de l’artiste, mais bien la démarche, l’intelligence, l’humour, donc l’idée plus que l’œuvre, le projet de celle-ci plus que sa réalisation concrète. Ce fut une véritable épreuve et un énorme paradoxe pour tous ces artistes venant compléter leur formation!
Cependant, c'est avec beaucoup de volontarisme, de persévérance et de bienveillance qu'ils ont réalisé de manière expérimentale cette œuvre polymorphe à plusieurs mains. Chaque présentation de l'installation offre une nouvelle vision, les places dans l'orchestre sont indéfinies et chaque spectateur, au cours de la consultation des partitions crée une nouvelle interprétation en changeant la composition de l'orchestration.
Pour conclure et pour "contredire" Robert FILLIOU et son poème : "Ne pas essayer de conclure, cela seul est important." Cette installation précaire, instable et ludique emprunte l’esthétique des œuvres "Telepathic music"(8).Elle proclame en hommage à son auteur, que l'art n'est pas une fin en soi, mais un moyen ou un passage nécessaire pour mieux "goûter" la vie.
"L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art".
Paris, le 27 mai 2015
Xavier CAHEN
1 - Les Chambres des merveilles, Patricia FALGUIÈRES. Paris : BAYARD, 2003, (Le Rayon des curiosités)
2 - Un cabinet de curiosités était un lieu où étaient entreposés et exposés des objets collectionnés, avec un certain goût pour l'hétéroclisme et l'inédit. On y trouvait couramment des médailles, des antiquités, des objets d'histoire naturelle (comme des animaux empaillés, des insectes séchés, des coquillages, des squelettes, des carapaces, des herbiers, des fossiles) ou des œuvres d'art.Apparus à la Renaissance en Europe, les cabinets de curiosités (studiolo italien) sont l'ancêtre des musées et des muséums.
3 -Le genre appelé “cabinets d’amateurs” prit naissance au Pays-Bas vers 1600 et disparut une centaine d’années plus tard. Les Flamands attachaient beaucoup d’importance à leurs toiles et se faisaient peindre avec elles, un moyen élégant pour montrer son goût artistique, ses richesses et donner à des amis de l’étranger un aperçu de ce qu’ils aimaient et possédaient. Suivant le goût de l’époque, les œuvres étaient serrées les unes contre les autres, cadre contre cadre, du sol au plafond. L’important étant de donner une impression d’abondance. http://enigm-art.blogspot.fr/2010/07/cabinets-dans-la-peinture.html http://curiositas.org/
4 -
Le château d'Oiron et son cabinet de curiosités, Jean-Hubert MARTIN, Monum/Editions du Patrimoine
collection d’œuvres contemporaines inspirée des cabinets de curiosités de la Renaissance qui font de Oiron un site unique en France par une création insolite fondée sur la curiosité et l’émerveillement. http://www.oiron.fr/collection-art-contemporain.html
5 - Installation : L'installation, en tant que concept, caractérise depuis les années 1970, une partie des productions de l'art contemporain qui se définissent par l'occupation (temporaire ou définitive) d'un espace donné (intérieur ou extérieur), par la mise en situation de différentes techniques d'expression et de représentation, ainsi que par le rapport participatif qu'elle implique avec le spectateur. N'étant pas un mouvement ou un genre artistique en soi, l'installation trouble les rapports entre œuvre et public, en brisant les limites imposées par certaines contraintes (forme, lieu, discours, etc.). http://fr.wikipedia.org/wiki/Installation_%28art%29
6 -
"L'Histoire chuchotéede l'art" Poème de Robert FILLIOU. D'après douze enregistrements de 3 minutes pour juke-box Knud Pedersen, Kunstbibliotek, Editeur, Copenhague, 1963
Enregistré en mono aux New Wilderness Studio in New York by Ondine Fiore en décembre 1977. https://www.youtube.com/watch?v=eApqLeu0pi8
8 -
La série des œuvres intitulées "Telepathic music" illustre la déconcertante générosité avec laquelle Robert FILLIOU croyait pouvoir changer l'être humain (1976-78). Persuadé que même dans le silence l'esprit communique.../...L’œuvre ne s'impose pas - FILLIOU a toujours lutté contre le principe d'admiration - elle devient un espace privilégié, un territoire sur lequel s'expriment sensibilité et intelligence. http://www.arachnis.asso.fr/dordogne/viecult/artistes/filliou/Filli30.htm
Photos de l'exposition
(Salle René CAPITANT, Mairie du 5ème)
1.
Anne J
L’ oechonoé de JOSEPHINE Acrylique sur carton toilé 61 x 46 cm
Au Vè siècle av JC, les grecs, bons buveurs de vin, avaient pris pour habitude de couper leur vin d’eau pour boire sans retenue aux repas et lors de réjouissances.
Ils remplissaient ainsi un « cratère » (sorte de grand vase) de bon vin à teneur en alcool élevée, y ajoutaient de l’eau et puisaient ce vin coupé dans ce cratère à l’aide d’un « oechonoé ».
L’ « oechonoé », cruche en terre cuite et bronze, à panse ovoïde assez allongée, à anse verticale, au col étroit avec embouchure généralement « trilobée, permettait de verser le vin ainsi allégé dans les coupes.
JOSÉPHINE de BEAUHARNAIS, impératrice des français et reine d’Italie, était passionnée d’objets antiques dont elle emplissait inlassablement la MALMAISON.
En 1805 elle acquit cet « oechonoé » à tête humaine, retrouvé quelques années avant, à l’occasion de fouilles archéologiques, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Rome sur le site de « Gabie », ancienne ville d’Etrurie.
Elle fut séduite par la beauté de ce visage ovale impassible entouré de petites mèches de cheveux finement ciselées, aux traits réguliers, au nez parfaitement droit, à la bouche charnue.
Visage d’un jeune « échanson » (homme chargé de servir à boire à un Dieu, un roi ou un seigneur) à l’apparence d’un homme libre comme le laisse présumer le pendentif circulaire sur son front. Napoléon en était même devenu jaloux...
Il n’avait pas tort de s’inquiéter, car en son absence durant la campagne d’Italie, Joséphine restée à La MALMAISON, prenait un malin plaisir à boire des soirées entières en compagnie de son amant, Hippolyte Charles, capitaine des hussards, en utilisant cet « oechonoé » qu’elle chérissait tant…
On retrouva cet objet dans l’inventaire qui fut dressé après son décès.
On peut aujourd’hui admirer cet objet unique, original et chargé d’histoire, intitulé « oechonoé en forme de tête de jeune homme», au Musée du Louvre au Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines.
2.
Geneviève R
Cassure Acrylique sur papier
40 x 60 cm
Certains objets nous appartiennent comme nous leur appartenons. Ils ont été les témoins muets d'une part de notre existence. Leur perte, c'est un peu de notre passé qui se dissout à jamais."
3.
Françoise
T-P
Autoportrait en ustensiles de cuisine
Encre et mine de plomb sur papier
50 x 40 cm
Pour moi, la cuisine est une conversation. Ce totem, composé de quelques uns de mes ustensiles de cuisine, représente la grammaire pour tisser des liens avec les autres.
Le mouvement des peintres cartonniers est né à Aubusson au 19 e siècle. Ces cartons peints à la gouache étaient utilisés par les lissiers pour servir de modèle de tapisserie.
Chaque carton est unique, les motifs souvent végétaux et pour une amoureuse de la nature que je suis, ces gouaches de teintes souvent très douces et très stylisées parfois japonisantes, ont été une vraie découverte. Le carton reproduit ici est un fragment d'accoudoir de fauteuil.
5.
Monique L
L'améthyste Huile sur papier toilé
40 x 30 cm
Mon caillou que de souvenirs tu évoques : excursions en montagne, par tes cristaux ; repos devant la mer au soleil couchant, par tes reflets. Je te regarde ! Souvent.
6.
Catherine G
Marionnette Gouache sur papier
50 x 35 cm
Petit clown venu de mon enfance, retrouvé par hasard il y a peu de temps et à nouveau mon ami, sais-tu qui tire les ficelles de nos vies ?
Triptyque
Encre et Aquarelle sur papier
20 x 15 cm
La pierre de Jean
Pour Noël il ne savait plus quoi m’offrir. Pour l’aider, je lui ai demandé de me donner une pierre. N’importe quelle pierre, un galet, un pavé, un cristal de roche... Secrètement j’espérais une petite pierre que je pourrais faire monter en bague. Il m’a donné cet obus d’onyx vert olive veiné de bruns divers, gros et lourd. C’est son dernier cadeau. Il est mort un mois après.
7b.
Catherine M
Fabriqué
Pour me consoler d’un méchant chagrin, je suis partie faire un stage de poterie près d’Orthez. Il y a longtemps. J’ai fabriqué cet objet plissé, tordu, troué. Cela m’a fait du bien.
7c.
Catherine M
Or noir
En 1971 il y a eu le premier choc pétrolier. Tout le monde disait que le pétrole allait manquer. C’était ennuyeux pour Jean loup. Il se rendait tous les quinze jours à l’OPEP. Je lui ai offert cette inclusion qui contient une grosse goutte de pétrole. Je me disais qu’en cas pénurie totale, au moins, il aurait cette goutte. Mais 44 années plus tard on trouve toujours du pétrole. Et les malheurs qui vont avec.
Coq, dragon, phénix, il est paré des plumes du faisan doré. Un peu bête, il joue la brosse à reluire et nous parvient depuis un trottoir de Chine.
9.
Solange M
Le pèse-lettre Acrylique sur papier
42 x 58 cm
Toujours là, sur une étagère du bureau. Il faut le prendre pour l’utiliser, lui faire une place, vérifier l’équilibre fragile en replaçant un peu le pied, régler le zéro à l’aide de la vis, poser la lettre ou tout autre petit objet, pour s’amuser…
C’est une bien poétique expression pour désigner les chevets ou appui-tête qui servent d’oreiller depuis des milliers d’années dans beaucoup de civilisations. J’en ai une petite collection. Celui-ci est japonais, chiné chez un antiquaire de Kyôto sur les conseils de mon amie Madoka qui m’avait appris le terme dans sa langue natale. Il date du XIXème siècle . Comme il a visiblement été utilisé, j’aime imaginer qu’il a partagé les rêves d’une de ces gracieuses geishas qui hantent les quartiers de Gion et de Ponto- chô, les « villes fleurs » de Kyôto.
11.
Anne S G
L’allumeur de réverbères Encre de Chine sur papier
32 x 24 cm
Il y a un peu plus d’un siècle, le luxe pour une ville moderne consistait à disposer de l’éclairage public. Sans électricité, c’étaient des employés municipaux qui grimpaient sur chaque réverbère avec une échelle pour éclairer, petit à petit, la ville et apporter la lumière et aussi, la sécurité.
Ce petit sujet en argent, je le connais depuis toujours. Il est toujours avec moi. Il était chez mes grands-parents et me fascinait. Je l’associe à la peur du noir qui était intense pendant toute mon enfance. Chez mes grands-parents est l’endroit où j’ai le plus ressenti cette peur du noir car l’appartement était vaste et je devais traverser parfois seule, de grandes pièces sombres. Mais c’est aussi avec eux que j’ai ressenti intensément les sensations de bonheur, de paix et de sécurité. Ce modeste allumeur de réverbères, apporte la lumière, dissipe les peurs et me relie à travers le temps à l’amour de mes grands-parents.
12.
Kirstin B. S
Moufles Acrylique, collage sur carton
54x 35 cm
Sellbu-votter, froid, mouillées, boules de neige, fin de journée de ski de fond à travers des forêts, tombées dans des ruisseaux qui fondent sous la neige au retour du soleil, bientôt Pâques, tricotées par ma grand-mère...
En tant qu’ancien membre de la confrérie des chercheurs « malgachisants », j’ai choisi de représenter un objet qui sollicite fortement mon imaginaire du voyage tout en flattant en moi le sentiment puéril d’avoir trouvé « un trésor » ! En outre, ses déchirures ont un charme dramatique qui accentue cet aspect aventureux. .Je l’ai découvert avec stupeur dans une brocante du Lot et Garonne (Clairac) et immédiatement identifié comme l’une des marmites funéraires exhumées de la nécropole de Vohemar, très ancienne cité littorale du nord-est de Madagascar. Le musée d’Agen auquel elle a été proposée n’ayant pas manifesté d’intérêt, j’ai pu l’acheter à petit prix.
Divers types d’objets en chloritoschiste ont circulé du IXème au XVIIème Siècle dans un couloir d’échanges entre la péninsule arabique, l’aire swahili et le nord-est de Madagascar, lieu d’extraction de cette roche. Il s’agit d’une roche tendre qui durcit au feu. Des cylindres de 30 à 40 cm de diamètre étaient taillés dans la roche en place avant d’être prélevés puis façonnés au tour. L’objet représenté dans ce tableau appartient à la phase tardive de la production de Vohemar ( XVème /XVIIème) caractérisée par le fond arrondi des marmites et leurs trois pieds taillés dans le prolongement du bord droit. Suite à l’entrée en lice de la puissance marine portugaise, au cours du XVIème siècle, la prospérité de Vohémar s’éteint avec le déclin des comptoirs arabes qui jalonnaient les côtes de l’Océan Indien Occidental.
Une enquête rapide m’a permis de retrouver le vendeur : il s’agissait d’un ancien administrateur des colonies -retiré dans une villa au bord du Lot- en poste à Vohemar pendant ou peu après les campagnes de fouilles menées durant la guerre (1941, 42 , 43) par le pasteur Vernier et l’Administrateur Gaudebout. Très âgé au moment de notre entretien, il n’avait aucun souvenir de cet objet ni de la manière dont il l’avait acquis.
14.
Marie-Claire F
Le Tsanakalé Huile sur papier toilé
65 x 50 cm
J'ai acheté ce Tsanakalé chez un potier dans l'île de Lesvos au début des années 70. En Asie Mineure, on utilisait autrefois ce type de petite cruche pour le raki que l'on buvait en fumant du haschisch et en regardant passer de petits chevaux ailés.
15.
Michèle M-R
Le crocodile mâche bouchon Acrylique sur papier toilé
38 x 46 cm
C'était au temps où les pharmacies avaient de grosses bonbonnes colorées dans les vitrines, où des appareils en laiton servaient à faire les suppositoires, les cachets, les capsules etc. Fameuses capsules dont les 2 coques vides étaient délicieuses à manger en cachette. Dans l'arrière de l'officine, trônait un bocal rempli d'eau et recouvert d’une gaze où se promenaient des sangsues affamées. Quand on prescrivait une saignée, une bête était mise sur un coton dans une petite boîte en bouleau qui sentait bon le bois. Je ne sais si elle était rapportée après son repas de sang.
Les plantes médicinales parfumaient tout le premier étage. J'avais trouvé dans un sac une mine de sucre brun cristallisé sur un fil. Sucre candi? Une grande bassine en cuivre de cent litres à fond rond sur un fourneau permettait de faire le "sirop simple" solution saturée de sucre qui servait de base aux sirops. Et le parfum, l'odeur de l'officine mélange très fort de camphre, d'eucalyptus, et de je ne sais quoi d'autre.
C'était au temps où trônait sur la paillasse où il était vissé, un mâche bouchon qui était le plus souvent un crocodile. Le nombre de bouchons en liège que j'ai pu massacrer pour avoir le plaisir d'écraser les bouchons tout neufs entre les mors de cet animal. C'était au temps où les flacons étaient non calibrés et il fallait adapter le bouchon à leur col. Un crocodile en guise de Madeleine. L'objet peint ici est un encrier en laiton. Le mâche bouchon est en fonte, les quatre pattes vissées dans la table, articulé au niveau du cou.
Souvenir d'enfance heureuse devant cette baie ensoleillée qui dominait le Rhône tout en bas et son pont surmonté d'une Vierge noire.
Souvenir de Norvège Acrylique sur papier toilé
32 x 50 cm
Un ours en bois, souvenir d’enfance rapporté de Norvège. Reprenant vie, chaque soir, avant le coucher, sur la douce mélodie d’une poésie.
Une nuit de printemps
La nuit de printemps calme et fraîche
Embrasse le vallon qui dort.
Les ruisseaux fredonnent les chants
Les longs chants qui bercent, et apaisent.
Les fées murmurent
Devant les lys:
«Oh ! Capturez-nous !»
La lueur argentée des monts
Révèle que la lune est proche ;
Sur les pins serrés, des nuages
Volent, planent comme des cygnes.
Bientôt de doux rayons
Glisseront sur cette splendeur
Que tu pressens.
Pourtant ne ferme pas les yeux,
Troublés par le souvenir !
Là, tandis que tu es assis,
S'ouvre la scène des esprits,
De douces ombres
Vont venir et saluer
Sous les branches luisant de lune.
Ecoute-les te murmurer
Ce qu’a rêvé ta nostalgie,
Tendrement, vois : elles ramènent
Un reflet de jours bien plus beaux !
Que brille tout cela,
Soulageant
La douleur des regrets et des plaintes.
Johan Sebastian WELHAVEN
En vaarnat
Vaarnatten stille og sval
favner den slumrende Dal.
Elvene nynne de lange
dæmpede, dyssende Sange.
Alfer sukke
for de smukke
Lilier : «O, tager os tilfange !»
Fjeldtoppens sølvblege Skjær
viser at Maanen er nær ;
over de samlede Graner
Skyerne svæve som Svaner.
Snart vil blide
Straaler glide
over al den Herlighed, du aner.
Luk dog ei Øiet inat,
vaag med Erindringens Skat !
Her, mens du sidder alene,
aabner sig Mindernes Scene,
her vil fromme
Skygger komme
vinkende blandt maanelyse Grene.
Hør hvor de hviske dig ømt
alt hvad din længsel har drømt,
see hvor de bringe tilbage
Gjenskin af fagrere Dage !
Lad det tindre ;
det vil lindre
Smerten i dit Savn og i din Klage.
Johan Sebastian WELHAVEN
17.
Ana Paula G L O
El cubilete Pastels secs sur papier
60 x 50 cm
J'ai choisi cet objet parce que pendant mes voyages en famille, on joue toutes les nuits et j'aime beaucoup le temps que je passe avec eux, pour moi se sont les moments les plus importants dans ma vie!
Escogí este objeto porque siempre que hacemos viajes familiares jugamos en las noches y me gusta mucho el tiempo que paso con ellos, para mi esos son los momentos mas importantes en mi vida.
18.
Cécile Z
Téléphone Huile sur papier toilé
50x 65 cm
Dans un angle de la pièce, sur un rebord boisé inondé de lumière et dans la moiteur vietnamienne de l'atmosphère du salon, résonna ce satané téléphone.
Viviana se leva d'un air las.
Les poils du téléphone vibraient, remués par la sonnerie.
"Quel tintamarre !"
"- A******
- ****** ?
- ****** !!"
Elle raccro-chat.
Rien ne pouvait plus arriver maintenant, tout était calme, de nouveau.
19.
Didier A
Le moulin à café Huile sur papier toilé
30x 30 cm
A six ans, passer un week-end à se faire dorloter par sa grand mère, quel bonheur.
Je m'installai à la cuisine à ses
côtés.
Après avoir écossé les petits pois, en essayant de ne pas en manger trop, elle me laissait tourner la manivelle du moulin à café et j’ouvrais de temps en temps le tiroir pour observer les cercles de café moulu se déposer en cercles concentriques.
20.
François D B
Une présence Protectrice
Huile sur toile
30x 30 cm
21a
Une présence Protectrice
Cet œuf d'autruche m'a été rapporté il y a plus de 25 ans et ne m'a jamais quitté depuis, immuable. La pureté de ses formes, son ovale parfait me procure toujours un sentiment d'apaisement de calme.
20b
François D B
Précieux témoin
Huile sur toile
30x 30 cm
En plus d'être esthétiquement beau et original, ce sceau représente depuis 150 ans la mémoire familiale. Un objet unique qui m'est très cher donc.
Ma boîte à surprise Acrylique sur papier
65x 50 cm
Revenue en France de Madagascar où je suis née, j’ai toujours vécu, chez ma grand-mère, entourée d’objets malgaches. Mais, un a retenu plus particulièrement mon attention ; il me faisait rêver, enfant.
C’est une boîte en bois tendre cylindrique et bombée, surmontée d’un canard, tel un «aloalo» (totem) posé sur le couvercle. C’est une boîte qui provient de Tuléar, du pays «Mahafaly» au sud de Madagascar, peut-être travaillée dans les années 1920 ou 1930 ? Est-ce une boîte à miel, je ne sais pas…, elles sont la plupart du temps surmontées d’un zébu sculpté – le zébu représente toute la richesse du peuple pastoral Mahafaly. Là c’est un canard ??? Qu’elle en est la signification ?....
Elle est décorée de formes géométriques, de petits losanges verticaux et travaillés de façon concentrique formant des carrés à l’intérieur desquels sont représentées des scènes de la vie quotidienne, pastorale : des couples, un homme assis avec sa houe…, des animaux : âne, zébu, oiseaux de basse-cour.
Le décor est en relief, et les motifs sont teints et rehaussés de couleurs végétales - brou de noix et minérales - ocre, latérite rouge, terre de sienne brûlée…
22.
Leslie N
Petite statuette africaine Huile sur papier toilé
50x 31 cm
Les parents ne sont-ils pas les personnes qui nous suivent tout au long de notre vie ? Cette statuette posée sur le living room chez mes parents depuis ma naissance, est le reflet de mes origines et un hommage à ma mère que j'aime tant.
23. Hélène S
Le vase chinois Acrylique sur papier
50x 31 cm
Étudiante à Paris, je logeais chez ma grand-mère qui possédait ce vase chinois en grès vernissé. J'étais intriguée par ce pot en sous face duquel était collée une étiquette avec la mention : « Époque Ming de 1300 à 1600. » et il me faisait rêver.
Maintenant qu'il est en ma possession, placé sur l'étagère de ma bibliothèque, j'ai la chance de pouvoir l'admirer chaque jour. Mes recherches sur internet ont pu confirmer son ancienneté.