Arrivée
en septembre 1992 dans cette grande ville de New York, cette place me
plut immédiatement.
East Village est un petit village dans une grande ville. Côtoyant
leurs destinés, je décidais de louer un petit magasin
sur la onzième rue au 520 coté Est. Après quelques
rénovations, l'espace pouvait accueillir mon travail, tentative
de communication dans un pays étranger, de partage et d'échanges,
d'intégration. J'installais " le petit jardin des rêves
" et réouvrais ma vitrine pour le plaisir de nous tous.
L'accueil fut chaleureux et même au-delà de toutes mes
espérances, le contact était là.
Je décidais alors de pousser l'expérience plus loin, je
fixais une boite aux lettres sur ma porte d'entrée à proximité
de la vitrine, du papier, un stylo et leur proposais de participer à
un livre. En échange, je leurs cédais une partie de ma
vitrine pour exposer leurs messages, de manière à leur
rendre hommage à leurs donner la parole. Puis, j'aménageais
une place discrète derrière l'installation du " petit
jardin des rêves " afin de dessiner les badauds et les curieux,
tous ces messagers anonymes, ces voisins proches et lointains.
Cette expérience à donner naissance à un livre
qui sous le titre " My little store " est un journal de bord
regroupant 45 messages et dessins recueillis tout au long de ces 45
jours d'ouverture.
Hommage à ces gens sans " Histoire ", remerciements,
cadeaux d'amitié d'une vie partagée.
Mon petit
magasin
Le
petit jardin des rêves
Cette installation a été créée en hommage
aux jardins communautaires d'East Village.
Lors de mon arrivée aux Etats-Unis, j'emménageais dans
ce coin de la ville de New York. Mon esprit fut et reste encore intrigué
et séduit par ces jardins communautaires typiques de ce quartier
de la cité. Ils ont la qualité d'être des lieux
de rencontre, petites places où les idées, les rumeurs
et les ragots sont échangés. Endroits de collaboration
pour les travaux de jardinage, de repas et de fêtes, lieux de
" sagesse " illustrant l'intelligence de cette pensée
: " il nous faut apprendre à vivre ensemble ". Ces
jardins sont de petites tailles, humanistes, poétiques et ressemblent
à de petites îles de bienvenue et de soulagement permis
cet urbanisme. Ils vivent au rythme des saisons et sont en permanente
mutation.
Leurs formes épousent le peu d'espace qu'ils peuvent gagner sur
la brique et le béton, leurs donnant un charme de rescapés,
d'irrégularités contrastant avec la rigueur des rues et
des blocs. Ces merveilleux spots de verdure semblent intemporels. Ils
sont le portrait de leurs jardiniers, fréquemment faits de bric
et de broc, d'objets récupérés, d'objets familiers,
reflétant les goûts et la vie de leurs communautés.
Leurs factures manuelles sont insolentes et ils ont l'étrangeté
merveilleuse de nos contes d'enfant, relayant les jardins publics à
de fades et bureaucratiques espaces verts.
Portes de sortie d'une ville étouffante, il s'élève
en défenseurs de la poésie journalière, aux rêves
éveillés, au droit à ne rien faire, ou plutôt
à méditer, à la fraternité.
Xavier Cahen
Mon petit
magasin
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Arriving
in New York, this big city, in September 1992, "a little lost",
I liked this place immediately.The East Village is a small village within
a big city. Meeting with destiny, I decided to rent a little storefront
on East Side of Eleventh Street. After some renovations, the space could
accommodate my work, an attempt at communication in this foreign country,
of sharing and exchanges, of integration. I then installed "The little
garden of dream" and opened my shop window for the pleasure of us
all.
The welcome was warm and even beyond all of my expectations, the contact
was there.
I then decided to push the experiment further, I attached a mailbox on
my door, near the shop window, paper, a pen and I suggested to them to
take part in a book. In exchange, I gave up part of my window for them
to exhibit their messages, in a way that paid them tribute and gave them
a voice. Then I set up a discreet place behind the installation of "The
little garden of dream", in order to sketch the gawkers and the curious,
all these anonymous messenger, these neighbours close and far.
This experiment gave birth to a book, under the title of "My little
store", which is a ship's log, grouping together 45 messages and
drawings collected throughout the 45 days of opening.
Tribute to these people without "History", acknowledgements,
gifts of friendship from a shared life.
My
little store
The
little garden of dreams
I created this installation in homage to the communal gardens of East
Village.
When I first moved here my spirits were and are uplifted by these gardens,
sanctuaries placed in this special part of the city. They have the quality
of meeting places, plaza, where thoughts are exchanged: conversation and
collaboration in knowledge that we all have to live together. These very
human and poetic "island" within an island overgrown with concrete
come as sense of relief from the anonymity of New York: they innocent
and naive natures present themselves with a welcoming. They are discoveries
when you round each corner, a suprise which changes as do the saisons,
a permanent mutation.
Trapped between our dwelling, the gardens take many forms. Nothing is
regular in nature except perfection. These beautiful fanciful spot are
close to that as we get in this time frame. Instead of the monotonous
repetition of edifices made of brick and stone, these verdant parentheses
in the vision and being of an inhabitant of the city are mostly hand-made,
recycled and reflect the dreams and passions of the gardener, all of whom
live in close proximity. Not bureaucratic organisations of plants.
The clock ticks by: cities are subjective, always turning into itself,
while these fragile gardens are objective: where time is meaningless,
not taking any prejudice, accepting all, meditation, warmth, day dreams
and relocation of the self within the myriad.
In the spirit of conserving preserving these magical cultivation, I realised
the need to construct something in their honour
Xavier
Cahen
My
little store
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